Semestre européen : en finir avec le diktat de Mme Reding !

Hei uklicke fir d’Versioun op Lëtzebuergesch

Le 29 mai, la Commission européenne a présenté dans le cadre du semestre européen ses recommandations spécifiques à chaque Etat-membre. L’ADR a pris connaissance et analysé le volet luxembourgeois, qui a été présenté par Mme Viviane Reding.

L’ADR est d’une manière générale d’avis que la Commission européenne n’a pas forcément tort quant à ses observations, mais les problèmes abordés doivent être résolus au niveau national. Il est d’ailleurs surprenant que le chef de la fraction socialiste et le ministre socialiste de la Santé et de la Sécurité sociale aient soutenu une position similaire dans la presse : le LSAP – tout comme l’ensemble des autres partis luxembourgeois à l’exception de l’ADR – est en faveur d’une Europe fédérale, alors que l’ADR s’engage en faveur d’une Europe des Nations.

Le gouvernement luxembourgeois devrait prendre exemple sur le chef d’Etat français qui a déclaré après la publication des recommandations : « La commission européenne n’a pas à dicter ce que nous avons à faire ».

  1. Des finances publiques saines  

Il est exact que le Luxembourg a besoin de retrouver une situation budgétaire saine et qu’il est dans ce contexte essentiel de mettre l’accent sur une meilleure gestion des dépenses – tel que la Commission européenne l’a retenu dans son document et tel que l’ADR le répète depuis des années. Il est cependant inacceptable qu’une Commission européenne n’ayant pas été élue impose à un pays les mesures à travers lesquelles le budget de l’Etat est censé se retrouver en équilibre.

En tout cas, l’ADR n’a cesse d’attirer l’attention sur son paquet de 10 mesures potentielles d’économie dont la réalisation représenterait sans doute un pas dans la bonne direction.

  1. Augmentation de la TVA

Tout comme le gouvernement luxembourgeois, la Commission européenne est d’avis que la TVA doit être augmentée. Messieurs Juncker et Frieden plaident en faveur d’une augmentation qui entrerait en vigueur en 2015 ; Mme Reding plaide en faveur d’une application beaucoup plus restreinte des taux réduit et super-réduit.

L’ADR s’oppose à ces mesures, qui concerneraient l’ensemble des citoyens, donc aussi et surtout les personnes à faibles revenus. En outre le pouvoir d’achat est en berne depuis des années, notamment à cause de la non-adaptation du barème d’impôt et de la manipulation de l’indexation des salaires.

  1. Réforme des pensions

La réforme des pensions a été votée à la Chambre des députés il y a six mois. La Commission européenne n’a pas tort d’objecter que les mesures ne suffisent pas à garantir la pérennité du système des pensions. Il est néanmoins inacceptable que M. Barroso et ses amis s’engagent en faveur du principe « travailler beaucoup plus longtemps pour une pension beaucoup moins élevée ».

L’ADR a dans ce contexte élaboré des propositions qui apportent plus quant à la pérennité du système des pensions et qui en outre sont socialement plus justes. Les points principaux sont un ajustement dégressif et une augmentation de l’âge légal de départ à la retraite d’une seule année.

  1. Indexation automatique des salaires

Bien que la Commission européenne s’exprime d’une façon plus ou moins prudente, cela ne change rien au fait qu’elle remet sérieusement en question l’indexation automatique des salaires. Le Premier ministre, en tant que défenseur d’un plafonnement de l’index, peut sans doute se réjouir de ce soutien bruxellois.

D’ADR estime qu’il est important de mener une discussion objective, basée sur des faits et des chiffres, et non pas sur des déclarations populistes. C’est la raison pour laquelle le député Gast Gibéryen a posé trois questions parlementaires sur l’index auxquelles une réponse a entretemps été donnée (index et fonction publique, index et finances, index et sécurité sociale). Grâce à ses données, il est facile de prouver que seules les entreprises versant des salaires élevés (dont notamment les banques) profiteraient d’un plafonnement de l’index – et personne d’autre.

  1. Chômage des jeunes

La Commission européenne a enfin reconnu que le chômage des jeunes au sein de l’UE a pris des proportions plus qu’alarmantes. C’est à juste titre qu’elle fait remarquer qu’au Luxembourg beaucoup de jeunes ne disposent pas des qualifications exigés sur le marché du travail. Ce constat n’a toutefois rien de nouveau.

Le lien entre le chômage des jeunes et le nivellement vers le bas, tel qu’il est pratiqué dans les écoles, est évident. L’ADR est le seul parti à défendre l’idée qu’il faut accorder bien plus d’importance à l’apprentissage. Avec la réforme annoncée de l’enseignement secondaire, qui va dans la même direction que celle de l’enseignement fondamental, le problème du chômage des jeunes ne sera pas résolu, mais aggravé.

  1. Le « tourisme à la pompe »

Le « tourisme à la pompe » représente pour le Luxembourg une importante source de revenus. Y renoncer serait, surtout en ces temps difficiles d’un point de vue économique, irresponsable. Dès 2015, une grande part des recettes provenant du commerce électronique disparaîtra. L’augmentation annoncée de la TVA ne suffit même pas à compenser cette perte. Alors pourquoi se jeter dans un trou encore plus profond ?

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