Pour l’ADR, il est clair : s’il fallait encore apporter la preuve de l’incompétence du gouvernement, c’est désormais chose faite avec le rapport sur la prise de participation dans Cargolux par des investisseurs qatariens. Ceci vaut non seulement pour le contenu, mais aussi pour le coût de ce document. Une société d’audit renommée, qui avait déjà été impliquée dans ce dossier par le passé, a encaissé pas moins de 200 000 € de la part du gouvernement afin de livrer un dossier à décharge. D’ADR somme le ministre des Finances de reconnaître une fois pour toutes ses responsabilités dans ce dossier et d’en tirer les conséquences.
Comme s’il ne suffisait pas qu’aucune information nouvelle et objective ne se trouve dans le rapport sur la prise de participation dans Cargolux par des investisseurs qatariens, il a de surcroît couté 200 000 € aux contribuables. Dans ce document confidentiel (sic), l’auditeur reconnaît ses propres limites : „Nos travaux n’ont pas consisté en un examen selon les normes d’audit internationales (…). Nous ne donnons dès lors aucune assurance sur les informations financières (…), le présent rapport ne peut être considéré comme un avis juridique (…), nous ne disposions pas de pouvoir d’investigation…“.
Pas étonnant que l’on n’apprenne rien de nouveau dans ce rapport ! Luc Frieden, en tant que ministre des Finances, s’est rendu au Qatar en 2011, et ce en visite officielle, mais sans que la mission de négocier le dossier Cargolux ne lui ait été confiée (« cette visite n’avait pas pour objectif de discuter du dossier Cargolux »). Il a quand même abordé ce dossier et conclu un marché par une poignée de main (« il a obtenu un accord oral de principe »). Par rapport, le gouvernement CSV-LSAP a, selon le rapport, donné son accordé à ce marché.
Cargolux et son personnel ont dû faire face à de fortes torbulences suite aux erreurs commises par le ministre des Finances. Compte tenu de la pression qu’ont exercée les syndicats et l’opinion publique, les représentants du gouvernement se sont souvenus de leur majorité au sein du conseil d’administration et les Qatariens se sont retirés de l’entreprise sans aucune perte pour eux.
Le rapport de 23 pages ne peut escamoter ces faits! Que 200 000 € aient été investis dans un trou d’air n’est pour l’ADR qu’une raison de plus pour mettre le ministre des Finances face à ses responsabilités.